Le travail c’est la santé, mais ne rien faire …

Le travail, entre santé et danger : une urgence nationale sous-estimée
Alors que le gouvernement français cherche à économiser 40 milliards d’euros d’ici 2026, une question cruciale reste dans l’angle mort des politiques publiques : pourquoi ne pas investir 2 milliards par an pendant cinq ans pour réduire de moitié les accidents du travail et les maladies professionnelles ? Ce choix, loin d’être déraisonnable, pourrait sauver des vies et alléger un fardeau économique colossal.
Une mortalité silencieuse et ignorée
En 2023, 1 287 salariés relevant de la CNAMTS ont perdu la vie à cause de leur travail — soit trois fois plus que le nombre d’homicides enregistrés cette année-là. Chaque jour, quatre personnes meurent dans l’indifférence générale. Et ce chiffre ne prend en compte que 72 % des actifs, ceux affiliés à la CNAMTS et à la MSA. Les 9 millions de travailleurs des fonctions publiques et professions libérales restent hors radar.
À cela s’ajoutent 315 000 équivalents temps plein temporairement invalidés, soit davantage que les effectifs des Forces Armées françaises. Pourtant, cette réalité ne fait pas la une des journaux.
Un coût économique vertigineux
Les chiffres sont accablants :
- 13,2 milliards d’euros de cotisations versées par les employeurs
- 8,8 milliards d’euros de surcoût pour remplacer les salariés en incapacité
- 22 milliards d’euros de coût global pour la seule CNAMTS
Un système perdant-perdant où les employeurs paient, les salariés souffrent, et la société encaisse les conséquences.
Maintenance : un secteur en alerte rouge
Les métiers de la maintenance, bien que ne représentant que 2 % des effectifs affiliés à la CNAMTS, affichent une mortalité 2,39 fois supérieure à la moyenne nationale. Certaines activités comme la réparation navale ou d’ouvrages en métal atteignent des taux de mortalité jusqu’à 7 fois plus élevés.
Les maladies professionnelles y sont tout aussi préoccupantes :
Maladie professionnelle |
Rapport d’occurrence pour 1000 salariés |
Cancer chromique | 24,40 |
Rayonnements ionisants | 8,45 |
Benzène | 6,65 |
Lésions de la vessie | 6,10 |
Bruits lésionnels | 5,63 |
Amiante | 4,06 |
Affections respiratoires | 1,74 |
Mais faute de données précises sur les métiers, les régions ou les secteurs industriels, ces chiffres restent peu exploitables pour améliorer concrètement les conditions de travail.
Un appel à l’action : créer un Observatoire national
Face à l’indigence des données disponibles et à leur incohérence, Claude Pichot appelle à la création d’un Observatoire national de la santé au travail. Objectif : produire des données fiables, cohérentes et actionnables pour orienter les politiques publiques et prévenir plutôt que subir.
Conclusion
Le travail ne devrait jamais coûter la vie. Investir dans la santé au travail, c’est investir dans la dignité, la productivité et l’avenir. Il est temps d’agir.
Source : Le travail c'est la santé
Par Claude Pichot
Crédit photo : Eric Roubert
Réseau Maintenance
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